La fenêtre grinça, réveillant le chat qui dormait au pied du lit. Une silhouette plus ou moins agile se glissa dehors, il faisait nuit noire. Une bruit de pierre qui roule se fit entendre suivit d’un fracas métallique et d’un cri déchirant. Horghnar sortit en trombe de l’auberge en caleçon, épée à la main. Il découvrit un homme en armure, étendu dans l’abreuvoir des chevaux, qui gémissait.

– Bordel, qu’est-ce que t’as encore foutu ?
– Je t’en pose des questions moi, demi-portion.
– T’es pas en position de force mon vieux…
– Fait diversion le temps que je me barre au lieu de te plaindre, on se retrouve à la sortie de la ville demain matin.

Le nain grommela. Les badauds s’approchaient, il fit demi-tour et expliqua que ce n’était qu’un seau d’eau qui avait été renversé et les chevaux jouaient avec. Le mensonge sembla faire son effet et les villageois retournèrent dormir, pas vraiment contents d’avoir été réveillé par un événement aussi banal qu’un seau renversé. Se souciant peu de son camarade en fuite, le nain retourna dormir dans la chambre qu’il partageait pour la nuit à quelques marchands de passage.

Le lendemain, Horghnar se leva au point du jour. Le temps pluvieux depuis plusieurs semaines ne semblait pas vouloir céder sa place au soleil, sale temps pour se balader en armure, l’eau ruisselant sur les plaques d’armures imbibait le gambison, ce qui était très désagréable. Par chance le nain s’était procuré deux capelines suffisamment grandes pour abriter les armures.

Sortant de l’auberge, il se rendit  au pont qui signifiait la sortie de la ville. L’architecture naine était facilement décelable dans l’édifice, mais les statues de lion évoquaient clairement le royaume humain de Hurlevent. Une voix étouffées résonna, elle parut venir du pont:

– Horghnar, c’est toi ?
– Oui Sof, qu’est que tu fais là dessous ?

L’homme en armure de la nuit passé émergea des fondations du pont et réajusta son armure. Il était évident qu’il avait passé une nuit pénible. Sa carapace habituellement argentée était maintenant maculée de boue, quelques brins d’herbe apparaissaient aux articulations donnant à l’homme un air d’épouvantail.

– Du coup on fait quoi ? demanda le guerrier au nain.
– Comme d’habitude, on cherche du boulot. Il y a un panneau d’affichage devant l’auberge avec quelques contrats, on devrait trouver notre bonheur là dedans.

Les deux compères se dirigèrent vers l’auberge, quand le tavernier en sortit, affolé. Sof eu un mouvement de recul que seul le nain remarqua.

– Messires ! héla le tenancier du l’auberge en direction des deux aventuriers. Est-ce que vous pouvez m’aider ? Ma fille a été enlevé par les adeptes d’une secte local, ils veulent la sacrifier à leur dieu.
– Tient étrange, murmura le Nain. Une raison particulière pour que votre fille soit la cible de cette secte ?
– Il enlève des jeunes vierges pour….
– Ils ne vont pas être déçu les zigotos, railla Sof en roulant des mécaniques.

Le Nain figea son regard, désespéré en constatant la bourde monumentale que venait de balancer le guerrier. Celui-ci compris rapidement son erreur et se corrigea.

– Avec ce qu’on va leur mettre dans la tronche, ils ne vont pas être déçu.
– Ha merci bien chevaliers, vous serez dûment récompenser, poursuivi le tavernier.

« Décidément, les bouseux du patelin sont bien débiles », songea le nain.

Après que l’aubergiste leur ai indiqué le lieu où devait se trouver la dite secte, les deux compères se mirent en marche pour sauver la dernière conquête de Sof et futur victime du dieu Ilqux.

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