La traversée de la plaine avait été pesante. Sous le couvert des arbres, le léger vent circulant entre les troncs apporte un courant d’air bienvenue et rafraîchissant, rendant l’armure supportable. Dans la plaine, je suis complètement exposé et le soleil frappe de plein fouet les lourdes plaques de métal, les rendant aussi brûlantes qu’un tisonnier. Après plusieurs jours de marche, je distinguais au loin ma destination sous la forme de deux portes rouges arborant l’emblème du plus fameux camp de mercenaires de l’île, le Camp Rastor.

Du bruit s’élevait de derrière les palissades, des cris de joie, des déceptions, des ordres et des plaintes, quelques bruits de chopes qui percute le bois des tables et des bouteilles qui se brisent. Ce brouhaha festif me rappelait mon passé dans une petite caravane assez hétéroclite et dirigée tant bien que mal par un vieux nain décatit dont le rêve un peu fou était de se rendre sur une île nouvellement découverte, terre promise de richesses et d’aventures, Kandorya.

A l’époque, j’avais l’habitude de partir chasser plusieurs jours durant avec quelques amis pour nourrir notre communauté, jusqu’au jour où la colonie s’est déplacée sans nous. Pour une raison inconnue, elle semblait être partit en hâte, abandonnant derrière elle quelques objets de peu de valeur et une demi-douzaine de chasseurs. Désormais seuls, nous avons entrepris le voyage jusqu’à Kandorya en espérant suivre la même route que nos familles. Mais une fois sur place, personne n’avait vu la caravane. Nos familles s’étaient égarées quelque part. Nous étions prêts à faire le chemin retour pour rejoindre le continent, quand le Rituel eu lieu, isolant complètement l’île du reste du monde. Espérant toujours que nos familles aient débarqués sur l’île, chacun de nous est partit à leur recherche dans une direction, nous promettant de nous retrouver chaque année à la Foire d’Edenorya.

Les années qui suivirent, nous nous retrouvions brièvement, bredouilles et de moins en moins nombreux. Cette année, je suis le seul à être revenu. Je ne sais pas où sont les autres, mort dans un fossé, installés dans une cahute en ermite, ou peut-être même quelque part avec femme et enfants.

Quelques cris plus forts que les autres me sortent de ma torpeur, quelqu’un est entré dans le camp devant moi, un homme avec femme et enfant. Sa cape élimée, son tabard tâché pouvait le faire passer pour un vagabond, mais ses armes et son armure imposaient le respect. L’importance de cet homme pour le Camp Rastor ne faisait aucun doute vu l’agitation qu’il provoquait parmi les mercenaires.

Au delà des portes ouvertes, un Orc se jette sur l’homme d’une violence très amicale. De loin je ne comprend pas tout ce qui se dit, mais visiblement l’enfant est au centre des interrogations. Connaissant le tempérament sanguin des Orcs je décide de patienter un peu afin d’éviter un coup de colère ou d’épée.

L’agitation est doucement retombé et je me présente à l’entrée du camp exprimant le désir de m’enrôler. Le garde m’intime l’ordre de déposer les armes et suis escorté jusqu’au responsable des combattants, un dénommé Mustafar. Derrière moi d’autres nouveaux se pressent dont un groupe complet nommé les Frères de Bataille, deux frères et deux nains, frères également.

Visiblement tout aussi désireux de tester ses nouvelles recrues que de se divertir, Mustafar nous regroupe en cercle et tonne un appel aux volontaires parmi les membres du Camp Rastor pour nous évaluer. Ces combattants sont rompus aux arts de la guerre mais quelques recrues parviennent quand même à faire forte impression. Puis c’est mon tour, et cette fois Mustafar décide de me mettre en compétition contre une autre recrue. Alors que comme tous les autres je me dirige vers les portes pour récupérer mon arme, je vois passer devant moi une magnifique garde ciselé. L’un des mercenaire m’offrait de combattre avec son arme personnelle. Au couleur du tartan, je reconnu un membre du clan McNeil. J’appris plus tard qu’il s’agissait d’Angus Callum McNeil.

Face à mon adversaire, j’hésitais. Mon armure m’offrait beaucoup plus de protection que ses simples vêtements, mais il était à l’inverse beaucoup plus agile et plus rapide que moi. La première passe d’arme ne donna rien, nous nous sommes contentés d’entrechoquer nos lames, puis vint une touche rapide que je cueille avec l’épaule. Je contre-attaque immédiatement mais la lame est déviée par celle de mon adversaire. Il est beaucoup trop proche et je n’ai aucune mobilité pour contrer un assaut dans ces conditions, ce qui m’oblige à reculer. Quand il se rapproche pour réduire la distance, j’attaque son bras gauche et je touche, mais il profite de l’ouverture pour frapper au niveau des jambes. Pour le dernier échange, nous avons tout deux toucher le flan de l’autre avant que Mustafar n’annonce la fin de l’évaluation.

Toutes les nouvelles recrues ont été acceptées, et c’est ainsi que j’ai entamé ma nouvelle vie de mercenaire au Camp Rastor.

Kell Stern, mercenaire Rastor

Ce récit est lié à ma première expérience en GN sur la plaine de Kandorya.

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