On défini souvent un film par son scénario et la prestation des acteurs mais parfois, ce sont le casting et le montage qui font le plus de dégâts. Pourtant Dark Places ne s’en tire pas si mal si on considère ces erreurs.
Note : ★★☆☆☆
Libby Day, 8 ans, est la seule survivante du massacre de sa famille par son frère Ben. Et 28 ans plus tard, de nouveaux éléments, apportés par un club d’enquêteurs amateurs, remettent en doute la version de la fillette.
Dark Places est avant tout la quête de la vérité pour le personnage de Libby. Fillette au moment des faits, elle va remettre en question sa vérité, ce qu’elle est persuadée d’être vrai pour tenter de faire la lumière sur l’événement le plus traumatisant de sa vie. Le problème, c’est que rien ne colle. Quand deux énormes indices sont donnés à une scène d’intervalle environ 20 minutes après le début du film, on sait immédiatement la vérité, on devine avec un “Mais c’est bien sur !”. Un indice, c’est un élément anodin qui prend tout son sens quand il est replacé dans le contexte et qui permet de poser des questions sans forcément donner immédiatement les réponses. Quand on donne une telle importance à un indice apparemment anodin dans le film au point de l’expliquer entièrement, ça gâche toute l’intrigue. Bon finalement ce n’est pas si grave et cela ne gâche pas le twist final qui débouche sur une nouvelle révélation.
Mais ce problème de scénario n’est pas le seul à tirer le film vers le bas. Le casting s’offre un plantage monumental en nous présentant un personnage avec un physique et un comportement 16 ans qui est sensé avoir été présent il y a 28 ans. Ce qui est problématique c’est que la chronologie des faits dans ce genre de film est très importante pour savoir ce qu’il s’est passé ou une manière de dire que ce personnage n’est pas celui qu’on croit et que son passé est différent.
Pour le reste, le film prend place à deux époques, 1985 à l’époque du massacre et 2014 l’époque de l’enquête. S’il n’y a pas grand chose à dire sur 2014, 1985 est dépeinte comme l’émergence du métal chez les ados et l’apparition de culte sataniques qui sont plus un effet de mode macabre pour ados que de réelles messes noires. Seul garçon de la famille avec un père alcoolique toujours absent, il est rapidement catalogué comme asociale et sataniste et jugé comme tel lors du procès. Et le montage catastrophique nous montre consécutivement un garçon certes solitaire mais pas asocial qui donne des cours de dessin à la demande d’une ancienne prof, qui s’entend bien avec ses soeurs et qui subit les délires de ses amis. Tout devrait nous montrer Ben comme étant l’assassin, nous expliquant ses craintes, ses désirs, sa motivation, en gros tout ce qui pourrait l’accuser pour que finalement la preuve finale change notre point de vu et que tout ce qu’on a pu voir sur lui prenne un autre sens, mais cette étape est largement raté et on reste sur cette impression d’un garçon largement dépassé par les événements.
Finalement, Dark places reste un film très neutre bien loin de Gone Girl du même auteur (mais pas du même réalisateur).