Tout le monde connaît le regret. Nous avons tous pris un décision regrettable, comme un achat impulsif ou un phrase maladroite. Mais ce ne sont là que des regrets futiles et sans conséquence la plupart du temps. Là, je parle du vrai regret, de celui qui vous poursuit des années durant.

Le temps guérit tout, mais le regret n’est pas une blessure, c’est un souvenir qui nous hante à vie en se rappelant à nous de manière complètement aléatoire et nous obligeant à ressasser des heures durant une décision malheureuse prises des années auparavant.

La perspective d’avoir une décision à prendre nous amène à réfléchir aux conséquences et c’est bien souvent en fonction de la peur de ces conséquences que nous prenons notre décision, estimant si le jeu en vaut la chandelle. Mais il est impossible de savoir à l’avance comment cela va se passer, on va peser le pour et le contre, opposer la perte et le gain possible avec le point de non retour. Une fois le point de non retour franchi, le regret peut se manifester, notre décision n’était peut-être pas la bonne. Le regret vient même de la certitude que nous aurions dû agir différemment.

Mais nous pouvons également repousser indéfiniment la décision, espérant que rien ne vienne nous empêcher de la prendre au moment voulu. Le regret naît également de l’indécision et c’est pour moi le plus dramatique, se dire qu’on aurait pu agir différemment, imaginer les possibilités et les conséquences offertes par ce choix non défini.

Si avant un choix nous sommes amener à envisager les conséquences, laisser notre chance passer va nous amener à imaginer ce qui aurait pu être et cela sans jamais disparaître : dois-je ou non faire une chose sachant que je pourrais regretter de l’avoir fait dans l’instant immédiat alors que je pourrais regretter de ne pas l’avoir fait, mais bien plus tard et peut-être même pour le restant de mes jours ?

Sachant cela, devons-nous vivre afin d’avoir le moins de regret possible ou le moins d’incertitude ?

Ne rien regretter n’est pas une fin en soit, il est tout à fait possible de vivre un échec alors que pour autant l’expérience acquise au cours de cet échec est bien plus profitable. On peut donc regretter que ce soit un échec sans pour autant regretter le parcours qui y a conduit. Les sportifs sont de bonnes illustrations de ce fait, ne pas atteindre le podium est regrettable, mais si on s’est donné à fond et qu’on s’est dépassé, on ne peut que se féliciter.

Le regret n’est qu’un espoir du passé au détriment de l’avenir.

Je regrette de nombreux choix que j’ai pu faire par le passé, certains plus important que d’autres. J’ai parfois pris de mauvaises décisions, m’imaginant que ces choix seraient plus intéressant. J’ai parfois trop parlé, ce qui m’a coûté certaines amitié, parfois pas assez ce qui m’en a privé. Mais la somme des ces décisions et de ces regrets m’a conduit là où je suis actuellement et en cela je me dois, par respect pour mes proches, de n’avoir aucun regret.

Je ne peux que regretter mes erreurs personnelles, mais en aucun cas là où elle m’ont conduit.

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