noe-2014Un film inspiré du mythe de Noé et de son Arche, nous avons droit ici à une version très personnelle de Darren Aronofsky qui anime beaucoup les critiques. Entre tout bon et tout mauvais, il faut sans doute voir un juste milieu. Histoire de faire une critique précise, je vais révéler ce qui est connu de la fable de Noé, mais je ne spoilerais pas les points clés de l’intrigue.

Histoire

Noé est le descendant direct de Seth, le troisième fils d’Adam et Ève. Les autres hommes sont les descendants de Caïn, le second fils, qui tua Abel, le premier fils. Les descendants de Caïn se sont développé sur Terre jusqu’à une période industrielle, mais sans respect pour la vie. Un jour, Noé a une vision de Dieu, il doit construire une Arche pour sauvegarder la Création du Déluge qui effacera les hommes de la surface de la Terre.

Critique

La première chose à mettre en avant, ce sont les acteurs, ils sont tous très bons. On pourra regretter pour Douglas Booth (Shem) un rôle plat sans réelle envergure avant les 15 dernières minutes du film en tant que fils aîné de Noé. Quant au troisième fils de Noé, sa présence n’offre rien de plus au film en elle même.

Au niveau de l’histoire, on se situe dans un monde à la fois post-apocalyptique et pré-apocalyptique car nous sommes après la quasi dévastation de la terre par l’homme de Caïn et avant le Déluge qui a pour but de tout nettoyer. En suivant l’histoire on se rend compte de la violence, de la cruauté et de la méchanceté des descendants de Caïn. Beaucoup d’éléments du film ne sont finalement que des symboles, reflets de notre propre société et c’est mis en évidence dans le film (même si rapidement), ce n’est pas juste une divagation de ma part. Aronofsky utilisera Noé comme une sorte de héraut de la parole divine mais surtout comme un révélateur de la condition humaine.

Noé qui est un homme bon par nature devra tuer et sacrifier pour accomplir la parole divine, au point de douter de sa propre condition. A aucun moment, il ne remettra la parole divine en question. Il se rendra compte que lui et les autres hommes n’ont finalement pas tant de différences que cela, et que ses fils ne sont sans doute pas exempt de défaut. Cet aspect du personnage est poussé à son paroxysme quand Noé se rend compte que lui et les siens seront les derniers hommes sur Terre.

Il y a un partit pris énorme dans le film, comme nous raconté la création telle qu’elle est dans la bible mais avec un visuel digne des meilleurs représentations de l’évolution. Le « Dieu créa la Terre » nous montre la création de la Terre en tant qu’astre autant de particules qui s’agglomèrent pour former la planète.

D’ailleurs, ce film est visuellement, c’est très aboutit. Outre les effets spéciaux du déluge, nous avons droit à des plans magnifique avec des silhouettes noires sur un ciel très coloré, une sorte de théâtre d’ombres chinoises. Ce type de plan sera très utilisé pour les récits internes à l’histoire. C’est dans l’un de ces plans que Aronofsky nous montre que finalement ce film parle de nous en montrant un meurtre où la victime est remplacé par plusieurs images successives qui retrace l’évolution de l’homme du début à notre ère (si monsieur, il y a même un fusil qui est plus que visible). Sinon, il y aura deux plans dans le film où on suit la progression d’une créature au fil des environnements, à la fois diaporama et film.

noe-sequence

La mise en scène globale est assez réussie mais finalement très basique. On regrettera une petite scène de « tape taupe » que vous reconnaîtrez aisément, mais c’est finalement bien peu de chose.

Conclusion

Vous l’aurez sans doute compris, j’ai apprécié le film, je lui trouve une véritable inspiration, de l’audace dans le fait de montrer Darwin et de raconter la Bible sur un même plan, et surtout une vision plus sombre et sans doute plus réaliste de ce qu’aurait pu être Noé. Après tout le monde n’appréciera pas c’est certain, mais c’est un film à voir.

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