Aaaaah la nostalgie, sentiment puissant qui nous pousse à revoir les films ou à réécouter les musiques de notre enfance, qui pourrait faire croire à certain que nous avons connus une époque bénie où tout allait mieux. Si ce sentiment est connu depuis longtemps, on s’aperçoit aujourd’hui qu’il fait vendre, et vendre beaucoup, outre le retour de certains chanteurs de années 80, le cinéma n’y fait pas exception en nous ressortant des suites longtemps après la fin d’une série, que ce soit avec brio (Mad Max : Fury Road) ou avec un peu moins (Jurassic World; RoboCop). Mais les gros studios ne sont pas les seuls à surfer sur la vague, internet et les nouvelles technologies permettant, même aux moins fortunés, de revivre les fantômes du passé. Ainsi ce sont de nombreux cours métrages ou fan films qui apparaissent et notamment Kung Fury et Turbo Kid.
Il était une fois …
Kung Fury
Partant d’une bande-annonce explosive qui sent bon l’essence brûlé et l’explosion kung-fu à plein nez, LaserUnicorns frappe fort pour stimulé le crowdfounding et faire appel aux dons afin de créer un film à la mesure de leur inspiration: Les années 80. C’est donc sous la tutelle de David Sandberg (qui a aussi le rôle vedette) qu’ on y retrouve alors un melting-pot absurde de film policier musclé, de voyage dans le temps, de viking, de nazi et j’en passe, tout pour faire frémir le geek en mal d’une époque où l’on avait pas besoin d’un bon scénario pour faire un film, juste d’une bonne quantité de propane et de quelques idées. Et ça marche, réunissant 630 000$, plus que demandé, la production du film se met en place. Si l’on obtient peu d’information, on nous fournit l’Ost, plein de synthé et d’image du futur film, et même une petite chanson avec David Hasselhoff on ne peut plus 80, bref tout se présente sous les meilleurs augures.
Turbo Kid
Débutant comme court métrage à un concours pour un film à sketch the ABCs of death, T is for Turbo et une petite vidéo rétro-futuriste bien gore fait avec les moyens du bord et des effets spéciaux réalisés à l’ancienne. Dirigé par le trio RKSS François Simard, Anouk Whissell et Yoann-Karl Whissell, ce post apo avec des relents de Mad Max en BMX coupe, tranche, et explose dans un festival de sang et d’humour second degré qui ravira quelques fans du genre, mais malgré une bonne volonté il ne remporte pas le prix.Toutefois elle aura tapé dans l’ œil du producteur qui décide de ce lancer dans la production d’une version longue même si le budget restera très loin d’une grosse production.
Et ils vécurent heureux et eurent beaucoup de fan(?)
(l’auteur s’excuse par avance pour tout subjectivité flagrante qui pourrait apparaître lors de cette critique)
Kung Fury
le 28 mai 2015 après plus d’un an attente débarque le film complet Kung Fury, cette sortie fait des émules, se voyant même sortir sur Steam qui n’est pas d’ordinaire une plate forme dédier à ce format, à croire que tout internet s’est retrouvé pour voir cette folie mise en image, mais déjà un petit problème chatouille mon délire 31minutes tout juste pour la vidéo, nous voilà sur un cours métrage mais soit, ça va balancer !Coups de feu, Explosions, combat contre une borne d’arcade vivante, tout ce beau monde et tellement plus encore s’éclate sur un fond vert pour exciter la nostalgie profonde du geek, des références en veux-tu en voilà pour bien faire comprendre qu’on est là pour s’amuser. C’est avec ravissement qu’on en prend plein les mirettes et qu’on rigole sur ce WTF des années 80 remis au goût du jour et pourtant, pendant toute la vidéo, mon 6eme sens de cinéphile me picote, mais soit c’est du fun et en bouffe un tas. La réalisation en numérique apporte une vrai petit plus pour l’originalité et permet des choses très intéressantes, et chapeau bas pour la partie en dessin animée vraiment rafraîchissante.
Mais voilà, on dirait une bande annonce version longue, des scènes s’affichent sans la moindre raison avec l’histoire juste pour un jeu de mot ou une référence, c’est à croire qu’il n’y avait aucun scénario de prévu et qu’ils ont essayer tant bien que mal de faire coller tout ensemble, les personnage sont creux, les acteurs… ben disons que hasseloff est sans doute le meilleur et il ne fait qu’une voix, la déception est à la hauteur de mes attentes, ce n’est pas du cinema juste une vidéo youtube bien barré, la première scène d’action étant sans arrêt entrecoupée sans doute car ils manquaient d’idées pour la faire en entier,et les scènes dont on rajoute quelques minutes par ci par là de blanc, cassant le rythme prenant qu’on trouvait dans la bande-annonce, sans parlé d’un Kung führer dont on ne voit aucun combat. C’est dommage, voir que le peu chose qui rattrape ce film c’est la piqûre violente et acide de nostalgie qu’il nous injecte prouve la force d’un tel sentiment mais ce projet a voulu aller trop loin et finalement ne semble pas aller au bout des choses.
Turbo Kid
Il a fallu presque trois ans pour arriver au bout du projet et sortir enfin ce film que la bande annonce déclare comme un film culte en devenir, pas de sortie cinéma, non(du moins pas général), juste un sortie dvd et encore il ne me semble l’avoir vu traîner en tête de rayon, bref loin d’un sortie très médiatique. Ainsi commence le film sur la vie d’un jeune homme récupérant quelque déchet de valeur dans un monde ravagé par l’apocalypse de 90,espérant les échanger contre un peu d’eau pour vivre, quand sa routine sera bousculé par une jeune femme aussi pleine de vie et d’entrain que ce que la terre à de poussière. Pas de doute, l’esthétique ne trompe pas, on dirait vraiment un film tournée dans les années 80 avec son ambiance terne à la Mad Max mais un petit quelque chose des Goonies, les BMX et les couleurs nous plongeant la tête la première dans une pleine piscine de souvenir d’enfance. Ici pas de folie,le scénario est construit et on suit l’histoire à un rythme posée qui va crescendo sur des scènes d’action où violence et tête tranché font bon mot, le gore, surjoué à en faire rire, venant ajouter un peu de neuf dans tout ça. Voir la population prendre peur à l’arrivée d’un bande de cycliste sauvage à quelque chose de drôle mais reste assez bien fait pour ne pas être ridicule. Les acteurs sont bons et on passe un bon moment sous sa couverture, un petit chocolat chaud en main. Ce film d’1h30, à ne pas mettre entre de jeune main, reste fun et touchant par une sincérité frappante des réalisateurs qui ont vraiment voulu bien faire, et le manque de moyen à beau être là on l’oubli vite pour suivre cette aventure délicieuse où se mêle post apo, western, science-fiction et super héros, sans jamais en faire trop, pas de réplique étranges pour placer une énième référence, on est déjà dans les années 80 et la musique nous le fait bien sentir, nul besoin de faire des allusions trop voyantes pour se sentir remonter dans le temps.
Alors certes, si ce plaisir régressif est très agréable, sa simplicité et son classicisme font qu’il n’atteindra pas des sommets, de plus son second degré aura du mal à plaire à tout le monde, dut au décalage de son ambiance pourtant sérieuse, le surjeu(voulu ou non je sais pas moi) de certains acteurs pourront en lasser quelques uns, et le gore sanglant en rebutera d’autre , et même si le film est plutôt bon (moi j’ai adoré), il ne faut pas en oublier que c’est aussi parce qu’il touche la corde sensible de la nostalgie qu’il nous fera voyager à travers nos souvenirs, nous rappelant à quel point, « c’était mieux avant ».
Conclusion
On voit alors deux manières bien différentes de rendre hommage à ce besoin de nostalgie, y faire référence ou l’imité, quoi qu’il en soit et même si mon affection se porte beaucoup plus sur turbo kid, je conseil à tous de regarder ces films qui sauront vous amuser pour le temps qu’ils durent, et même, si cela est juste par nostalgie, tant qu’on se fait plaisir, où est le mal ?
Article publier à l’origine sur le blog communautaire backtotheculture.fr.