Au diable la logique, au diable les voyages dans le temps, au diable les paradoxes, Skynet est dans la place, mais en fait non, ce n’est pas Skynet, c’est Genisys, et puis le Terminator, ben c’est pas vraiment un Terminator et pis…. en ce jour du 14 juillet, voici la critique du plus beau pétard mouillé de ces dernières années.
Note : ★☆☆☆☆
Le jour où les machines sont sur le point de perdre, Skynet envoie le célèbre T-800 pour tuer Sarah Connor. John Connor (You know everything, John Connor) envoie son meilleur pote, qui est aussi son père, Kyle Reese, dans le passé à la poursuite du Terminator pour sauver Sarah, mais son arrivée ne se passe pas comme prévu.
Utiliser le voyage dans le temps pour créer une sorte de reboot sans en être un… J.J.Abrams le fait, mais beaucoup mieux. Là, c’est mal fait, ça n’essaye même pas d’être cohérent au niveau du voyage temporel et le film ne s’en cache pas car au moment d’avoir les explications sur le pourquoi un personnage arrive à remonter dans le temps dans un passé qui n’existe pas puisqu’il impliquerait que le présent d’où vient Kyle Reese n’existerait pas non plus, on nous dit : “C’est parce que le voyage à eu lieu sur un noeud quantique…. en théorie”. Donc on nous sort un magnifique “Ta gueule, c’est scientifique”.
Pour rendre Sarah plus mature dès le début, on introduit un événement tragique causé par un Terminator quand elle est enfant. Elle sera d’ailleurs sauvé par un autre Terminator envoyé par on ne sait qui (tu la sens la suite ?). Avec ce décalage de 10 ans, c’est comme retrouver la Sarah de Terminator 2 (badass et tout et tout) dans Terminator 1. Je n’ai rien contre faire de la démagogie en voulant d’office avoir un personnage féminin fort plutôt qu’un personnage faible qui évolue et devient fort, mais quand ça détruit complètement l’histoire d’origine c’est mal. A la base, Sarah est une jeune femme qui se retrouve mêlée à son avenir bien trop tôt et Kyle Reese vient la sauver. Plus tard, elle deviendra combative et déterminée. C’est la phase d’apprentissage du héros ou de l’héroïne, en aucun cas une énième fable sexiste sur la faiblesse de la femme.
C’est à partir de là que ça part en couille complet. Déjà parce que rien n’est cohérent, “Genisys est Skynet” est une phrase qui revient plusieurs fois dans le film, mais dans ce cas pourquoi avoir changé le nom ? Simplement parce que Sarah connaît déjà tout à l’avance et qu’elle sait donc que Skynet est mauvais, donc il faut changer le nom de Skynet en Genisys. Sauf qu’en réalité cela ne sert à rien puisque que quand Kyle lui révèle de Genisys est Skynet (en 1984), Genisys n’est même pas un projet.
Jusque là, j’ai modéré mes propos vis-à-vis du spoil. Si vous voulez voir le film avant, arrêter la lecture ici et retenez juste que le film n’est pas spécialement mauvais ni spécialement bon, il a le simple défaut de s’appeler Terminator et de n’avoir finalement que si peu à voir avec la saga.
Alerte spoilers
Maintenant que les candidats aux massacres sont réunis, voici là où ça coince.
Quand Kyle est en train de se faire renvoyer dans le passé, il voit Skynet incarné dans un Terminator qui attaque John Connor. Plus tard John est renvoyé dans le passé en tant que pseudo-Terminator aux environ de 2014 pour aider à la création de Genisys et à la mise en place des futures infrastructures de Skynet. Sauf que si Skynet gagne à la fin, cela signifie que tous les combats menés précédemment sont inutiles. Le postulat de base de la saga est que John doit exister pour mener la révolte contre les machines. Jusqu’à Genisys, c’est plutôt cohérent même si on surfe sur des paradoxes temporels à n’en plus finir. Mais avec ce dernier film, on découvre de Skynet survie à l’assaut final et que toute la rébellion est anéantie. Dans ce cas, pourquoi envoyer un T-800 pour tuer Sarah ? Surtout que les nouveaux Terminator sont d’un type vraiment particulier et il faudra à Kyle, Sarah et Pops un peu de temps pour comprendre comment le vaincre. Avec l’effet de surprise, la résistance aurait été détruite rapidement.
A la fin du film, Kyle va voir son lui de l’époque qui est un jeune garçon pour lui apprendre la phrase « Genisys est Skynet ». L’idée c’est de dans le film, c’est qu’il faut que le message soit transmis à Kyle qui il fera le voyage du futur vers 1984. Sauf qu’avec la destruction de Skynet, ce voyage n’aura pas lieu donc pourquoi se faire chier à part faire flipper un gosse quand un étranger vient le forcer à apprendre une phrase ? D’un point vu scénaristique, il fallait que le jeune Kyle possède cette phrase pour que le Kyle adulte puisse apprendre la vérité.
Et il faudra m’expliquer pourquoi Emilia Clarke doit absolument se déshabiller dans tous film et série qu’elle fait. Il y a une certaine cohérence de le fait de ne pas faire voyager dans le temps une personne habillée, pour moi c’est pour éviter de mélanger les cellules et de désintégrer le sujet. La théorie est déjà mise à mal avec les Terminators qui sont partiellement synthétiques, mais c’est encore pire de faire voyager deux personnes en même temps.
Et Genisys qui galère plus à créer une machine temporelle en 2017 que Sarah et Pops en 1984…
Alors oui c’est divertissant, mais ce n’est pas grandiose, même les scènes d’actions sont plates et sans relief, tout le suspens, tout le sel d’un Terminator est absent. Le machine tueuse inarrétable, les événements inéluctables… ben oui parce que le passé a changé et que même si les personnages sont conscient que Sarah et Kyle sont les parents de John, il ne se passe rien… même Kyle survit alors que justement ça, ça aurait été intéressant, de forcer l’avenir à se dérouler sans John Connor, avec sa mère qui prend sa place à la tête de la résistance et donc relancer la franchise en ne montrant plus le prévisible JC.
C’est le problème de Terminator, tout est écrit, figer dans le temps, donc faire deux ou trois films sur le sujet c’est cool, mais si on veut en faire plus il faut créer du neuf, relancer l’intrigue, révéler que JC n’est pas forcément la pierre angulaire de la défaite de Skynet mais juste la base. Genisys ne sert qu’à déplacer l’action dans le monde actuel, preuve en est le saut de 1984 à 2017 qui n’est pas vraiment utile à part permettra aux personnages d’utiliser des tablettes, des portables et internet dans les futurs opus.
Mon point de vue sur ce film ? Les scénaristes ont eu des dizaines d’idées qu’ils voulaient à tout prix caser dans leur film. Une fois les idées sur le papier, il a fallu trouver des liens, construire un film comme en faisant un puzzle. La différence avec un bon film, c’est qu’il ont volontairement rogné les pièces du puzzle pour les emboîter sans aucune cohérence sans tenir compte du résultat final.