La fourmi n’est pas prêteuse, c’est là son moindre défaut ? Que nenni ! La fourmi possède nombre de défauts, et l’un d’entre eux sera d’avoir voulu être un film qui plus est un Marvel.
Note : ★★☆☆☆
Hank Pym a créé une substance lui permettant de devenir Ant-Man. Conscient des dangers qu’elle représente, il a décidé de ne rien dévoilé. C’était sans compter l’ambition de son plus brillant assistant Darren Cross qui cherche depuis de nombreuse années à recréer la formule. Trop vieux pour reprendre du service, Hank Pym va devoir trouver un nouvel Ant-Man : Scott Lang.
Selon moi, ce film a deux énormes problèmes, son enjeu et sa cohérence. Le reste ne sera que finalement peu ou pas problématique.
Au niveau de l’enjeu, on ne ressent rien. La technologie de rétrécissement est expliquée comme étant redoutable et extrêmement dangereuse entre de mauvaises mains (comme n’importe quelle technologie), mais à aucun moment il n’y a de prise de conscience de cet enjeu de la part du spectateur. A un moment donné Scott évoque bien la possibilité d’appeler les Avengers pour solutionner le problème, mais Hank Pym rétorque que s’il n’a pas voulu révéler sa technologie à Stark (père), ce n’est pas pour la révéler à son fils (Tony). Puis plus tard, on s’aperçoit qu’il existe déjà une technologie qui permet de repérer un espion de la taille d’une fourmi. De ce fait, la fameuse technologie ultra dangereuse est déjà obsolète avant même qu’elle ne soit mise en service.
Donc rien au niveau de l’enjeu en dehors que quelques blagues.
Pour la cohérence, c’est une autre paire de manche. Je n’ai rien de particulier contre les films qui décide de modifier les lois de la physique, de créer des nouveautés. S’il est admis dans ce monde que les éléphants roses existent et ne pèsent que 3kg, je m’en accommode, mais par pitié, ne changer par les règles en cours de film.
Ant-Man est symptomatique de ce problème. Si on peut expliquer la combinaison d’Iron-Man, les pouvoirs de Thor ou Hulk de différentes manières, ceux de Ant-Man sont beaucoup plus particulier car ils modifient notre façon de voir les choses, ils prennent des libertés avec des lois de la physiques qui sont existantes. Il y a bien quelques tentatives d’explications, mais elles se contrediront toute en fur et à mesure du déroulement du film. Si on résume, sa taille change, mais pas sa masse, ni sa force. Au contraire, sa force étant localisé sur un point plus petit, elle est comme décuplé.
La première miniaturisation du nouveau Ant-Man donne lieu à un fait précis : il tombe d’une hauteur d’environ 50cm sur du carrelage ce qui a pour effet de casser un carreau. L’effet est logique pour une masse de 80/90kg réduite à quelques millimètres. Beaucoup plus tard dans le film, il saute sur une fourmi volante en plein vol, la fourmi ne bouge pas. Elle vient de se prendre environ 80kg sur le dos, sans compter l’élan, et elle ne bronche pas ?
Donc globalement, la masse de Ant-Man varie selon ce dont il a besoin. Il est léger pour se déplacer et très lourd pour se battre.
Dans l’ensemble, le film est plutôt sympathique, mais un peu facile. Si à quelques moments on ressent le côté comédie qu’Edgar Wright avait voulu mettre en place dans le film avant de claquer la porte, il n’en reste pas moins que certaines vannes sont assez lourdes, et n’ont pas vraiment de sens dans le contexte.