Nos deux compères traversaient une région escarpée. La route était si étroite et encombrée qu’elle ne méritait pas le nom de route, tout au plus celui de chemin. De petits cailloux dévalaient de temps à autre la falaise. Les vents violents ralentissaient leur progression, mais apparemment, ils n’étaient pas les seuls à éprouver ce genre de difficulté. En contrebas, deux hommes en robe gisaient inanimés. L’un d’entre eux était mort, sans aucun doute, ou alors il avait un dont particulier pour reconstituer son crâne éclaté sur un rocher. Le second, un peu plus corpulent était étalé sur le dos, le vent soulevait sa soutane, laissant apparaître une armure, synonyme de son manque de foi en la prêtrise. D’après leurs vêtements, les deux hommes appartenait au même ordre, et vu la fréquentation de la route, il y avait de fortes chances pour qu’ils soient les ravisseurs de la fille de l’aubergiste, Sof et Horgnar étaient donc sur la bonne route, et pas loin derrière leur cible vu que les charognards n’avaient pas encore entamé leur repas.

Le sentier déboucha dans une clairière habitée. Les Gnolls avaient établis un campement pour barrer la route aux éventuels vagabonds. Cachés à l’abri des regards, les deux héros examinaient le camp pour établir une stratégie.

– On fonce ? demande Sof.
– Ca dépend, on en affronte combien ?
– Une vingtaine.
– Facile… c’est partit.

Les deux guerriers se jetèrent dans le groupe de Gnolls. Sof commença à étriper joyeusement les semi-hyènes quand il entendit son compagnon hurler « Connard, tu sais toujours pas compter ». Un léger sourire aux lèvres, l’ex-paladin fendait l’air avec son épée. Les têtes de gnolls volaient dans tout les sens et du coin de l’œil, il vit le faux nain charger en berserker dans un groupe, à la manière d’un crâne d’ogre dans une partie de quille troll.

Sof savait se battre. Depuis qu’il était gosse, il s’était toujours battu. Les paladins lui avaient enseigné le maniement des armes, mais il avait gardé certain reflexe comme cibler les points « très » faible de l’homme en dernier recours. Et souvent à l’entrainement, quand il était sur le point de perdre, il tentait le tout pour le tout… ce qui avait pour effet de déstabiliser grandement ses partenaires et il pouvait les achever avec un bon coup de coude sur le crâne, une méthode efficace mais critiquée. Jamais l’infirmerie de l’Ordre n’avait eu autant de patient qu’alors. Maintenant les Maîtres d’armes avaient décidé que l’entrainement se passerait en armure afin d’accroître la force et l’endurance au détriment de la maîtrise d’armes. Sof savait qu’en réalité ils ne voulaient pas risqué qu’un autre tordu stérilise la Main d’Argent.

D’un coup transversale, l’épée a moitié rouillé de Sof taillada un gnolls et en tua un second. Deux autres arrivèrent par derrière mais comme des idiots, s’enpalèrent sur les armes de leurs congénères décédé. Profitant de cette barrière auto-généré, l’humain se mit à couvert pour éviter une volée de flèches, l’unique de toute la bataille. Car les Gnolls sont idiots et radins, pour tirer à l’arc, ils n’ont qu’une flèche et doivent aller la chercher entre chaque coup.

Petit à petit, les assaillants réduisaient les rangs ennemis. Pour se mettre à hauteur, le nain était debout sur un bouclier, ce dernier coincait un gnoll au sol, vivant. Chaque fois que ce dernier tentait de bouger, le nain sautait sur place et lui coupait la respiration quelques secondes. C’était presque un plaisir sadique.

La bataille se termina par la déroute complètement désordonnée des quelques survivant.

– Faudrait vraiment que t’apprenne à compter… une vingtaine, quelle blague, ils étaient au moins le double.
– Ben oui, une vingtaine… par personne.

Le nain regarda l’humain avec une furieuse envie de mordre. Mais il était plus grand donc difficile de mordre autre chose que l’armure de plate. Se ravisant, il nettoya son arme et la rangea pour reprendre la route. De la clairière, on pouvait apercevoir une tour un peu branlante derrière une crête, et le chemin semblait les guider dans cette direction.

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