En attendant la reconstruction de l’auberge, les voyageurs étaient hébergés dans les granges et caves que les autochtones s’étaient fait un plaisir de louer. Sof, Hrognhar et Carina avaient élu domicile chez le vieux mage du CSI (Chaotic Scene Investigation) qui leur avait expliqué cette histoire absurde de sort d’oubli.

Finalement, ils n’étaient pas plus avancés qu’avant et Hrognhar se demandait si sauver la jeune fille avait été une si bonne idée… leur « contrat » exigeait que Carina soit ramener saine et sauve à son père. L’aubergiste ayant disparus avec sa femme, les deux mercenaires se retrouvait avec un colis un peu trop encombrant à son goût. D’autant que Sof avait de plus en plus de mal à refréner ses ardeurs.

Ils ont attendu finalement trois jours avant que la maréchaussée vienne les chercher, ou plutôt chercher Carina, pour des histoires de titre de propriété. Le maire souhaitait racheter la parcelle ou était établie l’auberge pour y construire un établissement de tourisme de grande envergure, ce que la Jeune fille refusa immédiatement.

Et cinq jours de plus avant que le vieux mage rabougris du CSI n’expose ses conclusions : l’aubergiste et sa femme ont été enlevés.

– Il semblerait qu’une dizaine d’individus aient été hébergés par vos parents et qu’ils ont décidé, pour je ne sais quelle raison, de les capturer.

– Et le sort d’oubli ?

– Des témoins affirme qu’au moins l’un des individus était vêtu d’une grande robe et portait un bâton avec une pierre magique enchâssé. Certain affirment même qu’il était le chef de la troupe.

– Une raison particulière pour avoir capturer les tenanciers ? demande Sof qui trouvait soudain beaucoup d’intérêt à la chose.

– Ma triangulation arcanique diphasique des événements subnaturels n’a pas donné grand chose, si ce n’est qu’une ou deux force magique de grande puissance ont vécu un long moment dans l’auberge bien avant ça, mais qu’une seule de ces deux forces était présente lors de l’incendie. Par déduction, on peut sans doute émettre l’hypothèse de la supposition que vos géniteurs ont été enlevés pour interrogatoire, le mage étrange a sans doute lui aussi repéré les deux forces magiques et a décidé de s’en emparer.

– Et le sort d’oubli ? répété la jeune fille.

– C’est délicat. Le mage peut en être responsable mais c’est illogique, si on veut interroger des gens, on ne leur lance pas un sort d’oubli. Même si c’est un sort de faible puissance.

– Ca voudrait dire que ma mère a subit ce sort bien avant ? Mais pourquoi ?

Le vieux se gratta la barbiche et leva les yeux au ciel, pensif.

– Là, au débotté, je dirais qu’on a voulu faire oublier un truc à votre mère… compte tenu des informations récoltées sur place et des témoignages, je vais émettre l’hypothèse suivante…

Si Carina écoutait attentivement l’expert criminel, Sof de son côté avait décroché et jouait avec une chauve-souris empaillé et Hrognhar semblait sur le point de s’endormir.

– Votre mère a subit le sort d’oubli il y a longtemps. Le mage et sa troupe sont arrivés pour manger et dormir et leur présence a sans doute perturbé le sort d’oubli qui lui devait ciblé un souvenir précis. Le sorcier a détecté les deux anomalies magiques et a décidé de s’en prendre a vos parents pour les faire parler… mais bon le poulet s’était déjà échappé et l’incendie a forcé les bandits à partir avec vos parents. En conjecturant un peu plus, on peut facilement imaginer que le sort d’oubli et les deux forces magiques en présence sont liés, mais je ne sais absolument pas comment.

Après quelques formules de politesses, les trois compagnons prirent congé sur vieux sorcier. Ils allèrent passer le seuil quand ce dernier les interpella une dernière fois.

– Le sort d’oubli est un sort très simple, extrêmement fiable. Si la seule présence du mage dans l’auberge l’a perturbé… méfiez-vous.

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