La première fois que j’ai volé à dos de griffon, j’étais aux marches de l’ouest et je n’en menais pas large. Ma monture en avais fait un peu les frais, puisque quelques plumes manquaient à son encolure. Une remarque désobligeante du maitre de vol des Carmine m’enjoignant de rendre le matériel en bon état la prochaine fois, était venue clore ce premier essai.
Aujourd’hui, c’était détendu que je survolais les Tarides en direction de Tanaris, enfin presque puisque nous avions parié,mes amis et moi, quelques pintes de bières sur celui ou celle qui atteindrait en premier Gadgetzan.
Du coin de l’œil j’observais les techniques de vol de mes camarades. Deeg visiblement plus à l’aise sur la mer que dans les airs semblait un peu crispé sur les rênes de son coursier. Whiskey moins tendu observait la cote qui défilait sous lui et repérait sans nul doute les points de débarquement de ses prochaines cargaisons. Dans notre petit challenge, seule Catelyn me paraissait dangereuse. Elle menait sa monture avec aisance et rien ne lui plaisait plus que la compétition. Je décidais d’adopter une tactique spéciale afin de l’emporter. Je pris de l’altitude avec l’idée de piquer sur mon objectif en ayant acquit un maximum de vitesse et ainsi de bruler la politesse à ma jolie concurrente. Et tout se passa comme prévu. Jusqu’à l’arrivée… où je jugeais mal ma trajectoire et je fis un atterrissage modèle fer à repasser qui me mis à trente mètres de mon but alors que Catelyn posait son griffon comme une fleur dans un grand éclat de rire.
Gadgetzan, l’autre capitale du sud d’Azeroth, avait developpé une politique touristique agressive afin de l’emporter sur la rivale de toujours, Baie du butin. Et force nous était de reconnaître mes amis et moi que l’offre proposée était alléchante : Du concert de rock, musique fraichement apportée d’outre terre en passant par les visites dans le village troll tous proche, sans oublier les sports nautiques divers et variés que je vous détaillerais plus tard.
Ne sachant que choisir nous décidions de faire honneur à la randonnée organisées au village de ZF. J’utilise à dessein ces deux lettres car ce village désire rester anonyme et vous comprendrez pourquoi plus tard. Apres inscription et présentation de notre certificat de niveau…
Ah oui, pardonnez moi de ne pas en avoir parlé plus tôt : Ce document est indispensable a tous vacancier pour accéder à certaines activités. Pour l’obtenir vous devez faire une demande à votre maitre de guilde qui lui-même transmettra aux services concernés… Un conseil en passant, commencez aujourd’hui les démarches pour les prochaines vacances.
Je disais donc, après inscription et présentation de notre certificat de niveau nous partions en direction de ZF ou une visite guidée nous attendait pour nous expliquer les mœurs et les coutumes pittoresques du peuple troll. Un historien officiel, nous narra l’histoire de cette ancienne grande cité et devait nous mener a un guide local plus au fait du quotidien de la tribu qui vivait céans. Alors que nous débouchions sur une première place nous nous aperçûmes que l’ambiance était surchauffée.
Partout des banderoles écrites en troll et en langage commun, des poings levés, une surexcitation qui menaçait à chaque instant de dégénérer en émeute. Et nous tranquilles touristes venu là pour nous détendre, pris a témoin par ces manifestants des conditions d’existence des habitants de ce lieu. Leur porte parole un gobelin nous expliqua que le respect des droits des travailleurs étaient bafoués et que les conditions de salaires étaient inacceptables. Il nous laissais juges : présence requise au travail sept jours sur sept ,vingt quatre heures sur vingt quatre, aucunes pauses, pas de jours de récupération et des clients de moins en moins respectueux de l’environnement. Comme pour ponctuer ses dires il nous amena devant un gong séculaire détérioré d’être frappé à longueur d’année par des aventuriers sans soins. Moi même qui vous parle dit-il, je suis le gardien d’une clé qui ouvre un sanctuaire, clé que j’offre obligeamment à qui me le demande et bien croyez le ou non je suis régulièrement mis à mal par des ostrogoths qui me l’arrache de force.
Il nous emmena ensuite dans la ménagerie voir l’élevage des animaux destinés aux combats. Voyez nous disait-il, nos visiteur, sous prétexte de collectionner les carapaces de scarabées, nous obligent à en élever toujours plus, quand a nos crocos ils ont le cuir de moins en moins épais puisque nous les mettons au travail de plus en plus jeunes. Quand aux hydres qui jouent le rôle final elles coutent tellement cher à élever et à dresser que le village pourra bientôt déposer le bilan. Tenez dit-il, pour vous donner une dernière idée de notre exploitation, même les morts sont obligés de travailler quand leur chef le leur demande.
Devant tant de récriminations nous ne savions que dire et je reconnaissais que je n’avais jamais vu les choses sous cet angle. Nous assurâmes notre guide de toute notre compréhension et lui souhaitâmes une bonne négociation. Nous promîmes aussi de parler à notre entourage de la dure vie des mobs en instance.
Après tout un peu de social ne peut jamais faire de mal …