Faire face à son passé, le découvrir et lever le voile qui masquait l’horreur et la barbarie ne sont pas des choses aisées. Le labyrinthe du silence tente l’expérience en levant le voile sur une histoire qui a lever le voile sur Auschwitz.
Note : ★★★☆☆
Johann Radmann est un tout jeune procureur de la république Allemande. Réduit à s’occuper des petits délits routiers pour les deux ans à venir, le temps de se faire la main, il va essayer de dénicher une affaire de poids quand un homme vient signaler la présence d’un ancien SS comme enseignant dans une école, ce qui est interdit par la loi.
Le titre Le labyrinthe du silence fait écho au labyrinthe du Minotaure avec Thésée. Là aussi le héro devra affronter ce qui menace son peuple, son pays, le silence autour de la réalité des camps de concentration. Le labyrinthe énonce clairement qu’il est possible de se perdre soit même et que par extension ce dossier est un danger pour le procureur, danger principalement psychologique.
La compréhension académique de la justice dont fait preuve Johann au début du film servira de base à sa future compréhension du problème que pose les soldats nazis en Allemagne. Contrairement à ce qu’il pense, tout n’est pas noir ou blanc, doit on ou non faire une distinction entre le simple soldat obéissant et le tortionnaire sadique ? Quid des anciens soldats nazis revenus à la vie civile ?
Il n’y a rien de transcendant cinématographiquement, ça reste très simple mais très efficace et emprunt d’une sorte d’horreur cachée. On voit évoluer des personnages qui découvrent petit à petit la vérité macabre qu’on connaît tous, on sait ce qu’ils vont découvrir avant eux et c’est ce qui rend le film poignant, on prend les protagonistes en pitié.
Le film ne cherche pas spécialement à créer un sentiment de vengeance ou d’amertume vis-à-vis de ces anciens nazis, mais plutôt faire comprendre ce qu’il s’est passé à l’époque où devenir soldat était une chose courante. Qui doit-on punir ? Est-ce qu’un soldat qui exécute les ordres est coupable ?
C’est donc un film touchant et très intéressant d’un point de vue historique qui nous en apprend un peu plus sur l’après guerre en Allemagne.