Pour une fois, pas de branlette intellectuelle avec des scènes purement visuelles sans aucun texte, pas de scène d’action à rallonge dont les dialogues ne sont que des cris de wilhelm et autre grognement, Love & Friendship nous offre du texte, du vrai, digne d’une pièce de théâtre.
Note : ★★★★☆
Lady Susan Vernon quitte Langford, laissant derrière elle son amant, la femme éploré de ce dernier et le prétendant de sa fille pour rejoindre Churchill, demeure du frère de feu son mari. Dans son bagage, sa réputation sulfureuse et son envie de trouver un mari riche pour elle et sa fille.
La première chose à dire sur ce film, c’est que cela va vite, très vite. Les personnages sont présentés de manière très succinte avec un portrait filmé et un petit descriptif en dessous : « Sir Manwaring, dangereusement séduisant », « Lady Lucy, sa riche femme »… A tel point qu’on doit mémoriser presque une dizaine de personnage dès les premières minutes du film sans quoi on fini par se perdre. Même à la fin j’ai des doutes sur certains liens de parenté qui sont certes anecdotiques mais qui ont le mérite d’exister.
Tout ce qui fait le film, c’est le texte. J’ai vraiment eu l’impression de voir une pièce de théâtre. Et quand c’est le texte qui est important, la moindre phrase comprise de travers risque de vous plonger dans le désarrois le plus total à ne plus comprendre qui intrigue avec qui et contre qui.
La performance d’acteur est juste généralissime. Et autant Kate Beckinsale est extraordinaire dans son rôle de veuve dans le besoin, autant certains personnages comme Sir James Martin, incarné par Tom Bennett, sont parfait.
D’un point de vu esthétique, le film reste très classique avec les costumes d’époque, il n’y a pas de recherche très poussée. Quelques plans sur les couloirs des différentes demeures présentées font échos aux « bruits de couloir » qui sont le fondement de l’intrigue car c’est d’eux que viennent les rumeurs et les révélions sur les personnages, sous entendu « il se passe bien plus de chose dans les couloirs qu’on le pense ».
Très bonne surprise donc pour ce Love & Friendship qui reprend le Vaudeville à l’anglaise et au cinéma.