L’idée de base de l’article me vient d’une scène ô combien cocasse. Le frère du Pdg perché debout sur une chaise, un bras vers le plafond pour vérifier la ventilation, pendant que je suis penché en arrière, jambes allongées et mains derrière la tête en position « je glande [ouvertement] ».
Et là, constat, qu’est qui m’empêche de donner un coup de pied dans la chaise pour le voir s’étaler au sol ? C’est une histoire de retenue, d’éducation et de morale. On a une notion du bien et du mal inculquée pendant notre enfance qui nous empêche de faire ce genre de choses. Je dirais la même chose qui m’empêche de mettre un coup de boule à la mamie qui barre le passage en plein milieu de la gare, avec sa valise à roulette deux mètres derrière elle, et son chien en laisse, trois mètres devant. La même chose qui m’empêche de dire ses quatre vérités à la chef de service d’à coté qui arrive à me pourrir l’existence pendant son absence.
Vous connaissez le principe du site Vie de Merde ? Des anecdotes raconter par des internautes, où on a la possibilité de validé la malchance ou de narguer avec un « tu l’as bien mérité ». Quand un gars décrit qu’un matin où il ne devait surtout pas être en retard, le chien du voisin à chier sur le paillasson et qu’il a mis le pied dedans…. Pourquoi lui dire qu’il le mérite ? Qu’est qui nous permet de juger une personne apparemment innocente dans le fait décrit ? Qui est assez con pour cliquer sur ce vote ?
Je m’imagine un vieux aigri ou une jeune ado pré pubère qui ricane derrière son pc avec un sentiment de toute puissance. Ca fait peine à voir. Des gens qui n’aime pas leur vie et qui décide que pourrir celle des autres, ou tout du moins de leur faire croire qu’ils méritent leur sort ? J’en connais un, un vrai. Un gamin de 13 ans donc la première réflexion quand il a mis les pieds dans Skyrim (-18) fut « c’est nul, on ne peut pas tuer les gosses ».
Que pouvons-nous faire ? Objectivement, on peut vraiment faire ce qu’on veut, manger son voisin, bruler des gens, les écraser. On peut torturer, violer, massacrer pour tout et n’importe quoi, même sans raison. On peut faire bien pire…
Moralement, c’est autre chose, on a défini certaines actions comme répréhensibles, aussi bien au niveau moral que légal, et on doit s’y tenir. Au moyen-âge, la prostitution était un métier, et même si l’Eglise ne la voyait pas officiellement d’un bon œil avec ses dogmes puritains, certains évêques et cardinaux ne se privaient de rien. Le Roi avait une femme et une maîtresse officielle (sa favorite), sans que cela ne choque qui que ce soit, cette dernière avait même un statut social important car elle satisfaisait le Roi, et c’était bon pour son moral (très machiste tout ça). Ce n’est que plus tard que c’est devenue « illégal » puisqu’amoral.
Chacun, un jour, a eu envie de dire ou faire quelque chose de « mal ». Et très souvent, on ne va pas jusqu’au bout. Il y a des exceptions bien sur, mais dans la majorité des cas on se retient, on se contient… et on se défoule sur des boss ou des hordeux, un petit hurlement primaire (lien) et ça passe.
- Nom mais s’il vient me voir je vais lui dire moi ! Ça ne va pas se passer comme ça.
- Vous vouliez me dire quoi Harold ?
- Que vous avez une jolie cravate monsieur.
Ce n’est pas une question de courage mais d’obligation. Il est très difficile de dire à son patron que c’est un enfoiré de première sans perdre son boulot ou sans conséquence, et tout le monde ne peut pas se le permettre.
On distingue trois niveaux d’implication, ce qu’on veut faire, ce qu’on veut dire et la réalité. La vieille peau qui cherche son train en faisait chié la moitié de la gare, on envie de la piétiner, la donner à manger à son chien et mettre le chien et le cadavre dans la valise qu’on oubliera soigneusement dans un coin. Mais c’est juste ignoble et je souhaite les pires tourments à l’auteur de cet acte. En seconde proposition, on peut gueuler on bon coup « dégage la vieille », avec beaucoup de fermeté. Mais dans la plupart des cas, on se contentera d’un pardon, ou même on ne dira rien et on laissera les autres en chier comme nous. On reste passif, respectueux de chacun.
Fin
Note : cet article, c’est un peu n’importe quoi. Mais j’aurais pu faire pire, en abordant des sujets plus abjects.