En ce moment, c’est branle bas de combat sur le sexisme dans les jeux vidéo. Entre les oeuvres quasi-pornographique (ou complètement) de nos amis d’Asie, où le stéréotype de la princesse un peu débile à sauver, les femmes sont souvent mises à mal dans l’univers vidéoludique.

Le dossier

En Aout 2012, Joystick publie un article sur le nouveau Tomb Raider où notre cher Lara était réduite à l’état d’objet. En réponse, Mard_Lard publie un article sur un blogSuite aux diverses réactions, elle publie un nouvel article quelques mois plus tard. Les réactions au dossier de Mard_Lard sont d’ailleurs assez surprenantes, autant je comprends que certains refusent de voir ce qu’il se passe (politique de l’autruche), autant quand un petit con lance « non sale pute, il n’y a pas de sexisme », ç ne fait que confirmer le bien-fondé du dossier.

J’ai également regardé la vidéo d’Arrêt sur image que je trouve intéressante car elle a le mérite de confronter les points de vue. J’en ai d’ailleurs longuement discuter avec des amis (des geeks).

Si j’approuve le fond du dossier, j’ai des doutes sur la forme. Trouver des exemples, des faits, qui vont dans notre sens et les entasser en essayant de construire un dossier n’est pas convaincant.

D’autres blogs ne sont pas convaincus à différents degrés :

La vidéo est beaucoup plus parlante d’ailleurs à ce niveau, déjà il y a le côté débat qui supprime cet étalage d’exemple, mais surtout il y a la réponse des personnes concernées. Par contre je trouve le débat mal mené avec un animateur assez mollasson.

Si tout le monde s’accorde à dire que l’univers du jeu vidéo est sexiste, certains arguments sont sans fondement.

Argument 1

Premier exemple, une vidéo où on assiste à un viol collectif virtuel sur un salon public de Counter Strike. Assez flippant et des amis m’ont confirmé que c’est la raison pour laquelle ils s’étaient mis à jouer sur des salons privés.

Argument 2

Les Babes de l’E3… Oui c’est sexiste, mais c’est assumé. Mais d’un autre coté tous les salons (l’automobile en premier) sont sexiste sur ce point.

Faux Argument 1

L’un des participants met en avant une étude « sérieuse » réalisée dans une université de Californie : sur 74 participants de 18 à 47 ans, 24 sont soumis à un jeu sexiste avec une « objetisation » de la femme (Leisure Suit Larry) , 25 à un jeu social sans contenu sexuel et les 25 restant à un jeu non-social et sans contenu sexuel (durée : 25min).

Que met l’étude en avant ? Que ceux qui ont joué au jeu sexiste reconnaissent plus facilement des termes sexistes que les autres. Personnellement, ça ne me semble pas illogique qu’en étant soumis à un champs lexical particulier pendant 25min on finisse par le reconnaître et ce quel que soit le domaine.

Faux Argument 2

Plus loin dans la vidéo, Mar_Lard fait référence au jeu de mot « Les tétons flingueurs » (qui fait office d’accroche pour un article sur Tomb Raider dans CanardPC il y a quelques années), que personnellement je trouve assez drôle et grivois. Alors certes le contenu de l’article n’est pas spécialement adéquat, Lara Croft est citée « chaude comme la braise » et le journaliste de CanardPC reconnaît que le vocabulaire n’est pas des plus approprié. Mais le jeu de mot n’a rien de sexiste, bien au contraire puisqu’il met en avant que Lara Croft est une femme courageuse et intrépide qui sait se servir d’une arme, donc très loin du cliché de la femme faible.

On ne peut pas à la fois montrer sa poitrine pour manifester (Femen) et du même coup reprocher aux autres d’en parler : Faites ce que je dis, mais pas ce que je fais.

Seulement les jeux vidéo ?

N’en déplaise à certains, les jeux vidéo ne sont qu’une adaptation du cinéma et donc par dérivé du théâtre. Au départ on se déplaçait pour voir les acteurs, puis on a déplacé l’image, la représentation, chez nous, puis finalement on s’est dit que ça pourrait être pas mal de contrôler nous même les personnages.

Et que nous raconte t’on au théâtre et au cinéma ? Des histoires de jouvencelles en détresse, en attente d’un équivalent du prince charmant qui viendra les délivrer de leur malheur. Flaubert le décrit dans Madame Bovary, où Emma attend l’homme qui la fera sortir de sa condition, elle imagine d’ailleurs une sorte de prince charmant en la personne de son mari avant de déchanté, après le mariage.

Si les jeunes filles rêvent du prince charmant ou du preux chevalier, aujourd’hui le preux chevalier a un scooter, une moto ou une voiture, est armé d’un smartphone en lieu et place de son épée et se déhanche sur la piste de danse. Dans cette circonstance, où est la princesse ? Finalement, elle a une voiture, une moto ou un scooter, un smartphone en lieu de place de son diadème et se déhanche sur la piste de danse…

Le sexisme n’est ni plus ni moins que faire une différence sur les compétences et le comportement des individus selon leur sexe.

In Real Life !

Dans la vie de tous les jours, le sexisme est malheureusement très présent. Par contre, je demande aux féministes qui sautent de joie à cette affirmation de se calmer car sexisme n’est pas synonyme de misogynie.

A titre d’exemple, l’une des chefs de service de ma boite ne veut pas voir de femme dans son service… pourquoi ? Aucune idée, toujours est-il qu’elle a systématiquement refusé de recevoir en entretien les femmes qui se présentaient pour le poste de recrutement (dont l’une de mes amies).

Alors oui les femmes souffrent beaucoup plus du sexisme que les hommes, mais il ne faut pas généraliser, les hommes n’en sont pas toujours la cause.

J’ai passé trois entretiens dans ma boite pour diverses évolutions, deux d’entre eux ont été menés par des femmes, l’une d’elle, nouvelle chef de service cherchant à faire ses preuves, l’autre reconnue comme étant une grande bosseuse. La troisième question de la « jeune » chef de service : « ça vous dérange d’être dirigé par une femme ? ». Est-ce que je lui pose la question de savoir si ça la dérange d’avoir un homme sous ses ordres ? Pourquoi partir du principe que le candidat est potentiellement sexiste ? Ca existe la présomption d’innocence. L’autre n’y a fait aucune allusion.

Est-ce que finalement, le sexisme ne serait pas un refuge, une sorte de justification des maux de la société, au même titre que le racisme ou l’homophobie. Comprenez bien que je ne discute pas l’existence de ces problèmes, mais que j’ai simplement l’impression qu’il est plus facile de sortir ces excuses que de se poser les vraies questions.

Quand un poste est refusé à une personne, les premières justifications des personnes de mauvaises fois seront le sexisme, le racisme ou l’homophobie. Mais il s’agit peut-être simplement d’un problème de compétence ou qu’on n’a pas fait une bonne impression.

Résoudre le sexisme ?

Faut pas rêver. Dès que quelqu’un pointe du doigt un problème, ça devient la personne à abattre, celle qui dérange. Mais à tort ou à raison ? Il y a une différence entre se défendre face à des inégalités, et taper sur tout ce qui bouge en justifiant ses actes comme une lutte contre les inégalités.

Les féministes agacent pour leurs différents combats dénués d’intérêts alors qu’il y aurait tant à faire… quel est l’intérêt de faire supprimer la mention Mademoiselle des formulaires, alors que certains magasines dit « féminins » pour jeune fille sont plutôt dans la veine de « devenir une salope », que les jouets pour fille se limitent à des robes de princesse/fée et des peluches alors que les jouets pour garçons sont plus variés.

Vidéo

Ces vidéos humoristiques exposent quelques idées (second degré).

Conclusion

C’est un problème de culture qui touche toute la société et on ne pourra pas résoudre le problème du sexisme simplement avec quelques dossiers dans diverses magasines ou sur quelques blogs. Le problème vient de la racine, de l’éducation, où, même s’il n’y a pas de préjugés, les différences de sexe sont les plus flagrantes, il suffit pour ça de se promener dans les rayons jouets des grandes surfaces.

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