L’accès à la tour s’est révélé assez simple. Les quelques patrouilles Gnolls n’ont opposé que peu de résistance et sont presque toutes passées au fil de l’épée, celles qui ont évité Sof et son arme meurtrière se sont heurtés de plein fouet à la masse d’arme de Horghnar. Celui-ci la lustrait pour la quinzième fois, essuyant les traces ensanglantées.
La vieille tour était bien conservé, même s’il était évident qu’elle avait connu des jours meilleurs. Il s’agissait d’une vieille tour de guet construite il y a plusieurs dizaines d’années lors des grandes guerres, puis abandonnée par la suite. Il y en avait des dizaines, si ce n’est des centaines, dans tout Azeroth. Particulièrement bien conçu, ces tours pouvaient être défendues de l’intérieur par des archers grâce à de multiples escaliers qui s’entrecroisaient obligeant les assaillants à se diviser ou à mourir sous les flèches. Elles avaient un défaut toutefois conséquent, toute la structure intérieure était en bois et prenait feu rapidement. Lorsqu’elle était encore en service, des enchanteurs de l’armée passaient régulièrement pour renouveler des enchantements anti-feu pour éviter tout problème. Du coup, même les militaires n’hésitaient pas à utiliser des flèches enflammées à l’intérieur. Mais ces enchantements devaient être dissipés depuis très longtemps…
Et on retrouve d’ailleurs Sof, une torche à la main, en pleine discussion avec Horghnar.
– Ça me parait une bonne idée, ça les obligera à descendre, et on ne sera pas forcé de se taper l’ascension.
– Et pour la fille ?
– Ben quoi, elle va descendre aussi.
– Elle est probablement attachée à un crochet ou autre chose l’empêchant de s’enfuir…
– Ben ils la détacheront…
– Dans la précipitation, tu délivres les otages toi ?
– Non. Mais j’ai un cœur, je les achève pour leur éviter de mourir brûlé.
En parlant, Sof réalisa que mettre le feu à la tour risquait plus de condamner la jeune fille que de permettre son sauvetage. Il jeta la torche derrière lui.
Les deux compères entrèrent prudemment dans la tour. Il n’y avait pas âme qui vive au rez de chaussée. Ils entamèrent l’ascension, avançant sans faire de bruit. La structure en bois étaient remarquablement bien conservé, les marchent craquaient à peine, leur permettant d’avancer sans être repérés.
Au premier étage, toujours personne. Un chat traînait sur une table, mais la présence des deux guerriers ne sembla pas l’émouvoir outre mesure. Les meubles étaient ouverts, les étagères renversées comme si quelqu’un avait cherché un objet désespérément. Le second étage et le premier communiquaient par un petit escalier, mais on pouvait aisément voir d’un étage à l’autre, ce qui permis aux guerriers d’inspecter discrètement les lieux et de dénombrer le nombre de sectateurs. Six hommes sans armes qui accomplissaient un rituel, la fille de l’aubergiste restaient hors de vue.
Une odeur de brûlé désagréable arrive aux nez du nain. Levant les yeux, il ne constata aucune fumée venant du haut. Il jeta un coup d’œil vers le bas pour s’apercevoir que le feu avait pris et commençait à ronger l’un des escaliers. Sof n’avait pas éteint la torche et le vent avait rabattu quelques flammes à l’entrée. Pour le moment, le sol en pierre et le fait que l’escalier commence en pierre permettait de maintenir le feu à distance, mais la fumée envahissait
Le nain engueula son compagnon à voix basse, lui envoya un grand coup de pied dans l’arrière train et ce dernier se mit à courir. Il grimpa les dernières marches quatre à quatre et hurla au feu. Les six moines, d’abord surpris de voir un homme surgir ainsi, cédèrent rapidement à la panique et tentèrent de quitter le bâtiment. Horghnar grimpa à son tour et repéra la jeune fille, attaché à une étagère. Il la libéra rapidement et l’entraîna vers les escaliers pour évacuer pendant que Sof massacrait les nécromants.
Un des sectateurs dévala les escaliers et tenta de sortir mais sa toge pris feu et il retourna à l’intérieur de la tour, préférant sans doute la mort par asphyxie. Au passage, il mis feu à quelques livres et parchemins qui traînaient sur le sol. Ce fut le départ de l’incendie. En passant devant lui, Sof lui mit un coup de genou dans la cuisse et l’homme s’écroula. Il rampa pour échapper aux flammes de sa toge et ne vis pas que la passerelle tournait. Sa chute fut suivit un cri bref avant que sa tête ne heurte le sol.
Une fois dehors, Horghnar et Sof contemplèrent la tour, en proie aux flammes, qui s’effritait dangereusement, déversant des quantités impressionnantes de pierres. Rester dessous aurait été suicidaire, donc les deux guerriers accompagnés de la jeune fille prirent le chemin du retour.