Attablé à l’auberge du Flocon Noir, à Padhiver, j’ai rendez-vous avec un cousin éloigné qui pourra probablement me donner des informations sur l’origine de l’homme que j’ai affronté devant le temple. J’en profite pour croiser des descriptions de la fameuse bague. Certains historiens nains parlent d’un anneau d’or avec une pierre de feu enchâssé, un ouvrage digne des plus grands maîtres joailliers nains, d’autre décrivent la bague comme étant taillé d’un seul bloc dans une pierre d’origine inconnue, le tout surmonté par une pierre blanche. Finalement un seul détail me permettra d’identifier l’artefact, une marque que relatent tous les historiens et religieux ayant vu la pierre, un triangle dans lequel s’inscrit au triangle inversé plus petit.

L’environnement est relativement bruyant. Bon je suis dans une taverne, je ne vais pas m’en plaindre, mais quand même. Le silence de la montagne me manque. Un demi-orc attire mon attention, il est bruyant et visuellement puant… un orc en gros… en moins bête… Sa main s’est glissé sous la jupe d’une des serveuses qui soit est maintenu solidement, soit fait semblant de se débattre.

La porte grince et Gundren Rockseeker apparaît, suivi par un garde du corps lourdement armé dont j’ignore le nom. Cousin éloigné par alliance, nous n’avons aucun lien de sang et nous ne nous sommes rencontrés qu’à peu d’occasion, généralement des mariages et des enterrements. D’un geste vif, le garde attrape quelque chose derrière Gundren. Je le vois parler à quelqu’un. Gundren me voit et fait un petit geste de la tête avant de s’en aller vers une petite arrière salle. Je me lève et le suis.

Mon cousin semble avoir rassemblé plusieurs personnes pour une mission assez simple : Escorter une charrette jusqu’à Phandalin, à deux jours de voyage. Le groupe se compose du demi-orc, de trois elfes, une voleuse, une mage et une ranger, et d’une créature qui se planque sous sa capuche avec un cheveu sur la langue. Petit à petit j’arrive à intercepter les noms durant la conversation. Le demi-orc s’appelle Syerak et est beaucoup moins bête que sa moitié Orc ou ses vêtements ne le laissaient supposer à la base. La créature encapuchonné et vêtue d’une armure imposante se prénomme Acayssa. La voleuse se nomme Silaqui, physiquement pas très visible sous sa capuche. Arwen et Lalwende sont respectivement les noms de la magotte, une elfe du soleil, ceux qui ont tendance à se prendre pour mieux qu’ils ne sont, et du ranger, une elfe sylvestre qui semble sympathique pour peu qu’un jour elle se mette à parler. A ce propos, les deux femmes à capuches semblent avoir lié connaissance assez vite… l’effet capuche sans doute.

Après quelques tentatives pitoyables de négociation de plusieurs individus, dont le demi-orc, ce qui est notable, le prix du voyage est fixé à dix pièces d’or par personne. Pour moi le prix va bien au delà de la somme promise en or, Gundren m’a promis de me présenter quelqu’un qui aurait des informations sur le grand homme qui nous avait attaqué Blutel et moi devant le temple souterrain et surtout sur l’employeur de ce brigand.

* * *

Deux jours plus tard, la charrette arrive à l’heure dite. Personne aux commandes, je saute dessus et prend les rennes en main. Le chariot tremble un peu quand quelqu’un monte à l’arrière. Je regarde à droite et à gauche histoire de n’écraser personne et je fais claquer les rennes pour ordonner aux boeufs d’avancer sans spécialement me soucier des autres. Gundren et son garde du corps sont parti devant peu de temps après la réunion.

Après quelques heures de voyages dans un silence tout ce qu’il y a de plus agréable, nous décidons de nous arrêter pour bivouaquer. Après un repas léger fait de rations pour certains, de racines pour ma part, les combattants du groupe décident d’un roulement pour des tours de gardes. N’ayant jamais eu besoin d’en faire, je ne m’en préoccupe absolument pas. Je sort ma couverture de mon sac, me sert de celui-ci en oreiller et je me couche.

Je suis réveillé par des bruits de combats, en levant les yeux, je vois une gigantesque flamme partir de la magotte en direction d’ombre à proximité. Le feu ne touche rien mais a pour effet d’enflammer les arbres et les herbes hautes sur une grande surface, rendant les assaillant plus visible qu’un demi-orc en pagne au milieu d’une église. L’un d’eux est d’ailleurs blessé, un carreau d’arbalète planté dans l’épaule, sans aucun doute la voleuse qui s’est trouvé une bonne position de tir. Une autre flèche part se planter dans la cuisse d’un des assaillant, c’est Lalwendë qui est debout, arc à la main. Un nouveau carreau d’arbalète passe, mais en sens inverse, et vient se planter dans la magotte qui s’écroule. Ni une ni deux, je lance un sort qui me permet de stabiliser l’état de l’elfe et l’empêche de se vider de son sang. Soudain, je vois passer le demi-orc en trombe, hache à la main, et d’un coup, décapite deux ennemis.

Le brigand blessé à l’épaule est le seul qui reste, un tir part de la position de la voleuse, atteint le bandit à l’arrière du crâne. La force du tir est telle que le corps sans vie tombe en avant et plante le carreau dans le sol, immobilisant net le cadavre.

Chacun fouille et pille les dépouilles. Même moi j’arrache quelques morceaux de tissu des cadavres pour faire quelques bandages ou des torches.

Finalement, après cette petite bataille, je retourne me coucher.

* * *

Le lendemain, nous reprenons la route. Après quelques heures, nous rencontrons un bien triste spectacle, des chevaux morts au milieu de la route nous empêchant de passer. Ce sont les chevaux de Gundren et de son garde du corps.

C’est là que Lalwendë nous prévient, des gobelins sont là en embuscade. Comme cette nuit, les tirs reprennent, deux gobelins attaques à distance tandis que deux autres se rapprochent. Je tente une attaque avec la masse d’arme, sans succès. Après quelques échecs, les autres parviennent à supprimer la menace. In-extremis, je sauve le dernier gobelin pour l’interroger.

Il nous explique, plus ou moins contre sa volonté, que Gundren est retenu en otage, son chef Clargg l’ayant capturé pour le compte du Roi Grol qui lui même honore un contrat passé avec un messager de l’Araignée Noire.

Nous sommes obligés d’abandonner le chariot après l’avoir grossièrement camouflé, et nous nous laissons guider par notre prisonnier sur un sentier. Alors que le cortège est mené par Acayssa, cette dernière tombe dans un piège et se retrouve suspendu en l’air. Nous la libérons et elle manque de s’assommer en retomber, sa tête heurtant violemment le sol.

Après quelques kilomètres sur ce chemin étroit, nous arrivons à l’entrée d’une caverne obscure.

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