Faire un film avec pour thème central le racisme sans tomber dans le condescendant et le misérabilisme n’est pas forcément une chose simple, parler de la discrimination positive sans sombrer dans le pathos l’est encore plus.
Note : ★★★☆☆
Dear white people, c’est l’histoire de la prestigieuse fac de Winchetser où un syndicat Noir se bat pour ses droits dans un environnement plutôt propice aux blancs de bonne famille. Les étudiants sont répartis dans des “maisons” qui sont en fait des internats. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, les étudiants noirs ne sont pas mis à l’écart dans un foyer spécifique, mais ils s’y regroupent volontairement. Une réforme du logement va d’ailleurs mettre à mal leur lieu de vie
Ce qui rend le film assez compliqué à saisir, c’est que les étudiants noirs ne sont pas tous du même avis et se catégorisent entre-eux : le noir indépendant et fier qui se revendique, celui qui fait en sorte d’être apprécié par les blanc au point de jouer sur les clichés, celui qui aimerais être blanc. Finalement, on a du mal à discerner ceux qui luttent contre le racisme et ceux qui se servent d’une certaine discrimination positive. L’héroïne va d’ailleurs devoir gérer plusieurs situations conflictuelles comme sa relation avec un blanc en même temps que son combat pour les droits des noirs et sa lutte contre les clichés. Si on ajoute à cela la fascination pour la culture gangsta des blancs, ça devient un foutoir extraordinaire ou chacun doit composer avec ses points communs et ses différences.
Avec ce premier film très personnel Justin Simien nous balance dans la tête une multitude d’infos (dont c’est le premier film). Plusieurs mises en scènes sont très intéressantes et travaillé, certains décors sont particulièrement bien choisis comme le bureau du président de l’université entièrement blanc et modernes ou celui du doyen dans les tons plutôt marrons et avec de vieux meubles en bois, d’ailleurs la rivalité entre le président (blanc) et le doyen (noir), a commencé sur les bancs de la fac, là même où leurs enfants respectifs se font face.
Au final, Dear white people est un film sympathique et original qui met en lumière ce que beaucoup aimerait cacher.