inherent-viceA mi-chemin entre un polar et un trip déjanté, Inherent Vice nous laisse une impression étrange d’inachevé avec pourtant, et c’est ce qui est étonnant, une conclusion.

Note : ★★★☆☆

C’est globalement l’histoire d’un détective privé, Doc, et de l’inquiétude d’une de ses ex, Shasta, concernant son nouvel amant, un riche magna de l’immobilier, dont la femme et l’amant de celle-ci souhaiterais se débarrasser. Ce scénario est le point de départ pour une accumulation de situations plus ou moins grotesque et plus ou moins drôle, selon si vous êtes réceptif à ce type d’humour. Autour de cet antihéros vont graviter d’autres personnages parfois pour une scène ou deux, parfois tout le long du film, vont également apparaître des noms, des situations, des liens entre ces différents protagonistes. Et c’est là la plus grosse faiblesse de ce film.

Avoir une multitude de personnages, de lieu et des liens entre chacun, dans un polar, cela me semble tout à fait à propos. Dans ce film, les gens apparaissent et disparaissent de l’histoire pour des raisons obscur et apparemment sans lien avec le reste de l’histoire. Comme le gars qui engage Doc pour retrouver un homme qui s’avère être à la fois son ancien co-détenu et le garde du corps du magna de l’immobilier. Pourquoi ? Simplement parce que le film est tiré d’un livre et que sans être bâclée, l’adaptation est inachevé, ou non… Est-ce que ce personnage à la recherche du garde du corps avait un rôle plus intéressant dans l’intrigue ? Est-ce qu’il est là simplement pour souligner que tous les chemins mènent à Rome ? Où simplement pour donner un indice car personne n’aurait eu l’idée de fouiller cette piste ? Où à l’inverse pour donner une fausse piste ? Nous n’aurons jamais la réponse.

Malgré un casting extraordinaire d’acteurs qui n’ont plus besoin de faire leurs preuves et un réel talent pour la mise en scène, le film se mange quelques gadins en cours de route qui sont uniquement le fait d’un scénario finalement simpliste mais auquel on veut donner une apparence trop complexe à tel point que les indices et les rappels à l’histoire pleuvent littéralement. Pour preuve, toutes les personnes qui vont engager Doc pour une affaire durant le film seront toutes liées d’une manière où d’une autre à l’affaire du magna de l’immobilier, que ce soit la soeur du garde du corps, l’ancien co-détenu de ce dernier, la femme d’un saxophoniste héroïnomane mort et la gérante d’un peuso-institut de “massage”…

Finalement, que vaut Inherent vice ? Et bien assez décevant pour ce que promettait la bande annonce, mais vraiment pas si mauvais que cela au final. On se pose encore la question de la raison d’être de certaines scènes, il n’y a pas de résumé qui permettrait de replacer les éléments dans l’ordre alors qu’ils y en a énormément et les réponses ne sont pas forcément données… Je ne sais pas vraiment si c’est une volonté du réalisateur pour que le film ressemble à un trip de Doc qui, quasiment toujours défoncé, louperait des éléments ou les passerait volontairement sous silence, ou si c’est un genre de puzzle où le spectateur doit continuer à réfléchir après le film pour avoir des réponses.

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